Comment la connaissance des préférences et biais comportementaux aide vraiment à changer pour s'adapter au contexte professionnel.
Il existe de très nombreux outils d'évaluation psychologique déterminant votre profil, votre type de personnalité ou encore votre intelligence émotionnelle. S'ils sont sans aucun doute utiles au développement personnel, ils souffrent d'un biais de généralisation qui peut être fatal à certains aspects, précisément, du développement personnel.
Connais-toi toi-même !
La phrase que Socrate a repris du frontispice du temple de Delphes, sous sa forme impérative, signifie que l'exigence de l'homme doit se porter sur sa nature propre. Pour introspective et singulière qu'elle puisse paraître, cette recherche de soi par la connaissance de soi n'en est pas moins soumise aux besoins d'appartenance, d'estime de soi et d'accomplissement posés par Abraham Maslow en 1943 comme étant les 3 degrés les plus élevés des besoins qui fondent la motivation. Autrement dit, en cherchant à en savoir plus sur soi, on cherche en même temps à satisfaire ses besoins d'appartenance, d'estime de soi et d'accomplissement.
Dans le cadre de la psychologie analytique, Carl Gustav Jung (1875-1961) a théorisé l'existence des « types psychologiques ». A partir de son invention, des chercheurs ont développé des approches théoriques et en ont réalisé des outils, notamment le MBTI, qui permettent de déterminer le profil d'un sujet. Avec l'envol du développement personnel, ces outils se sont développés au point que, rien que pour l'intelligence émotionnelle, il y en a 17 en ligne aujourd'hui.
Ces outils sont très satisfaisants pour ceux qui les utilisent, les coachs comme leurs sujets. Ils permettent réellement de faire ce qu'ils sont censés faire : éclairer le sujet par la connaissance de son type psychologique. Et pourtant, ils le font avec un biais propre à la méthode : le biais de catégorisation. Autrement dit, les catégories auxquelles le sujet va se référer pré-existent et le test va faire "entrer" le sujet dans ces catégories.
En réalité, les inventeurs et les personnes agréées pour ces différents outils ont systématiquement pris soin de ne pas "enfermer" les sujets dans une catégorie. Il existe de nombreux outils dans lesquels vous aurez une tendance primaire et une autre secondaire, ou encore votre profil offrira un mix d'un profil-type et d'un autre parmi plusieurs. Cette volonté de ne pas enfermer le sujet dans un profil-type se retrouve par exemple dans la Process Com pour qui chaque personne est constituée d’un agencement unique et spécifique des six types de personnalité qui sont des types purs, c'est-à-dire correspondant à des sujets qui seraient 100 % d’un type exclusif de personnalité.
On le voit bien, la pertinence des outils basés sur la psychologie analytique couplée au besoin de se connaître soi-même des sujets rend les outils d'évaluation psychologiques indispensables...
Et pourtant, écoutez bien ce que disent les sujets à l'issue d'un test :
- je suis ISFJ au test Myers-Briggs comme 14% des gens dans la société...
- je suis du type "gardien" ou "protecteur" comme Mère Thérésa...
- je suis travaillomane...
- je suis empathique...
Le problème ici n'est pas dans l'analyse mais dans le niveau auquel il résonne en nous. Chacun de ces outils a été conçu pour décrire des comportements et leurs auteurs ont pris soin d'y mettre toutes les précautions de contexte. Et pourtant, cette analyse résonne en nous au niveau identitaire, c'est-à-dire "plus haut" dans les niveaux d'apprentissage de Bateson ou les niveaux logiques de Dilts. C'est pour cela que le problème se situe dans le verbe d'état "je SUIS ISFJ" ou "je SUIS travaillomane", car ce que nous recherchons, c'est bien à satisfaire notre besoin d'appartenance (par exemple : tous les bons commerciaux de la société ont le même profil) et notre estime de soi (ressembler à Mère Thérésa, si c'est valorisant pour moi). Ne pas les satisfaire peut avoir l'effet d'une déflagration pour le sujet qui peut, selon les cas, se sentir rejeter, agressé, jugé ou culpabilisé.
Les créateurs de ces outils et les coachs qui les utilisent ont-ils raison d'estimer que le problème n'est pas dans l'outil, mais dans son usage et que, bien accompagné, le sujet ne se méprendra pas sur l'objectif ? Après tout, ces systèmes fonctionnent et sont utilisés dans des contextes critiques : la NASA par exemple avec la Process Com.
Oui et non. Renforcer les croyances du sujet sur ce qui est bon pour satisfaire ses besoins d'appartenance, d'estime de soi et d'accomplissement peut être utile ou au contraire limitant en fonction du contexte.
Le biais technique de ces méthodes, qu'on a appelé le biais de catégorisation, ne dépend pas du contexte. Or nos comportements, eux, sont fortement contextualisés. Ce qui est utile dans un contexte devient inefficace, voire contre-productif dans un autre. Par exemple, il est utile d'accorder un poids plus grand à des considérations sociales dans une association caritative, et au contraire, il sera plus utile de juger et prendre des décisions selon la logique dans un contexte industriel donné. Et encore, l'inverse pourrait être vrai tant ces éléments sont contextualisés au niveau du groupe et des individus.
Ce qui est donc essentiel, c'est de ne pas croire que l'on est incapable de s'adapter. Si l'on EST "Feeling" plutôt que "Thinking", est-on en train de se conforter dans sa croyance que c'est pour cela que "ça ne colle pas avec telle ou telle personne" ou est-on foncièrement dans une exploration de soi qui nous révèle nos capacités inconscientes ?
Avec en tête l'idée de ne pas susciter de réflexe identitaire potentiellement enfermant, j'ai décidé de créer un outil dont les résultats ne convergent pas vers 4, 6 ou même 12 profils, mais dépassent l'idée même de profil. Autrement dit, j'ai voulu un outil qui raconte une histoire à chacun en ne renforçant pas les croyances, précisément en évitant le biais de catégorisation.
C'est pourquoi j'ai conçu METAEXPERT+. Cet outil s'appuie sur certaines catégories mais ne définit pas de profil selon des profils-type pré-existants. A l'issue du test, le sujet reconnaîtra ses postures et ses processus mentaux, cognitifs et émotionnels au travers de la narration de son "histoire". Il en saura plus sur lui et il aura des outils pour reconnaître ces mêmes postures et processus mentaux chez les autres. L'outil est donc complémentaire d'un outil d'analyse psychologique qu'il ne prétend pas concurrencer. En revanche, il est original en terme de restitution puisqu'il restitue une histoire personnelle et non un profil-type, potentiellement enfermant.
METAEXPERT+ s'appuie sur les méta-programmes de la PNL. Cet outil complète les outils basés sur la psychologie individuelle qu'il ne remplace pas.
J'utilise METAEXPERT+ dans une phase initiale des accompagnements individuels, d'équipe ou d'organisation ainsi qu'en avance de phase pour les ateliers de formation. Metaexpert+ existe sous forme de questionnaire disponible pour les organisations en phase de recrutement, constitution d'équipe et gestion de pools de talents.
Pour en savoir plus, visitez https://www.metaexpertplus.com
Kommentare